Cambridge - Part 1

"Cambridge est la ville la plus merveilleuse du Royaume-Uni et de toute façon, il pouvait difficilement en être autrement vu qu'il y a Julie dedans."

Parce que l'anniversaire de Julie tombait samedi, on s'était mises d'accord avant de partir pour que j'aille la voir le week-end du 24 à Cambridge.

Pour la toute première fois depuis mon arrivée, je me suis levée avant sept heures mais pas grave, c'était pour un week-end. Comme j'avais tout bien préparé la veille, j'ai eu qu'à plier ma couette dans un sac et c'était bon.
Encore une fois, départ de Gloucester Green pour un trajet de trois heures et demi mais cette fois, j'avais mon walkman. Et de la batterie. Je suis fantastique. Du moins, je l'étais jusqu'à ce que je me rende compte que je n'avais plus de forfait sur ma carte sim anglaise et que j'avais oublié ma française dans le tiroir de ma table de nuit. Il faut toujours un peu de lose.

En arrivant dans Cambridge, je reconnais quelques détails: le grand parc qu'on avait traversé pour aller au centre ville  et le visage de Julie par la fenêtre, qui m'attend avec un livre à la main (je plaide la déformation professionnelle).
On dépose tout mon bazar chez elle, dans sa chambre hyper cosy (des chaussures, des fringues, du maquillage, je me sens chez moi) et on repart faire un premier tour de repérage des Colleges. Une fois qu'on a  admiré les façades et que mon sens de l'orientation a bien dégusté, on se lance dans une activité habituelle préférée culturelle, à savoir le shopping. N'empêche qu'on avait rien vu depuis notre arrivée et que là, Julie a trouvé une petite robe à la coupe extravagamment stylée et du maquillage (pas pu nous empêcher de tout toucher, comme d'habitude) et moi un pull long (qui pourrait être une robe-pull ici, mais je pense qu'il faudrait que je vive encore quarante ans en Angleterre pour trouver normal de porter quelque chose d'aussi court) vert foncé - comme les collants des gars de Men in tights. Ensemble, on a le shopping efficace. Juste pour le fun, une robe à sequins immonde et désagréable à porter; je laisse le champ libre à Lady Gaga, je trouve ça trop horrible. Le t-shirt et le jean de chez Gap se font tous les deux refouler - une autre fois, peut-être.

Affamées, on rejoint le quartier général à Tatties, bon et pas cher, où je mange des lasagnes (ouais, des pâtes!) et une tranche de carrot cake. Ju est déjà complètement fichée par les serveurs, c'est très marrant. Voilà ce que c'est que d'y passer tout son temps libre.

A 15 heures, on rejoint Pauline qui habite au bout du monde chez elle pour récupérer la chauffeuse sur laquelle je vais dormir. Une chauffeuse rouge, bien portée sur un avant-bras et avec l'air de trouver ça parfaitement normal, ça peut être l'accessoire de mode du 21ème siècle. En tous cas, ça fait bien marrer les gens.

On repart dans les boutiques, avec à la clé des vernis à ongles de couleur funky (rouge foncé et bleu foncé - je reste quand même très raisonnable) et un rouge à lèvre d'une couleur magnifique qui donne lieu à du débat philosophique, "parce que mes lèvres à la base sont plus foncées que les tiennes". Un jour, je serai la rédactrice d'un grand magazine féminin tellement je suis perspicace. Petit tour chez Sainsbury's pour remplir le friguidaire puis retour à l'appart' pour faire une orgie de muffins en discutant chiffon. Pas facile d'accessoirer ladite robe noire.

Pour ne pas finir en retard, on se prépare (un peu à l'arrache) et on se dirige d'un pas faussement assuré vers le Maypole, pub populaire, qu'on sait seulement vaguement où il est. N'empêche qu'on l'a trouvé et rejoint d'autres gens venus pour l'anniversaire de Ju, notamment Pauline et Morgan de l'ENS. On passe un très bon moment, jusqu'à 1 heure et demie du matin, quand finalement le froid et la faim l'emportent et on rentre tranquillement. Julie repart avec des trophées de bon goût comme cadeau - je soupçonne les Anglais d'être daltoniens. Pas d'explication en revanche pour les Anglaises, qui se baladent avec des jupes qui ne qualifient même pas comme t-shirt long pour moi.

Comme on a très faim, on mange notre repas qu'on avait anticipé - les sushis végétariens sont aussi surprenants que délicieux!

Et puis comme des fillasses, on se couche et on papote avant de s'endormir gentimment.