J'ai testé pour vous: déménager d'un pays à l'autre en talons hauts. C'est pas tant une idée de merde que ça. Mes chevilles vont bien - dans tous les sens du terme.

C'est ce qui arrive j'imagine quand on est toujours en mouvement. Je me suis pas vraiment posée ces derniers temps.

D'abord, j'ai été occupée à traîner Crabouille partout (tiens, goûte c'est du fudge / les rumeurs disent que Robert Dudley était l'amant de la reine / des plumes! / pour les scones, tu commences par la confiture / nan, on débarrasse pas la table / et ça, c'est le 38° collège / etc).

Ensuite, j'ai été occupée par ma sorority qui avait réussi à prendre des vacances de force sur ses jours de repos normaux. Trop une ouf. Et que j'ai aussi traînée partout. Type Londres en moins de 10h, c'est possible. Oxford en 3h, facile. Et on sera même rentrées pour manger les scones préparés par Emma avant de partir en vacances.

Pas exactement dans le même registre, j'ai commencé mes valises. Etrangement, pour l'instant, c'est la poubelle qui en a reçu le plus. Mais j'arrive aux limites et je pense que tout ce qui reste va devoir trouver le moyen de s'immiscer dans une valise. Quelles sont les chances pour que Pride and Prejudice se batte à mort avec un short en jean? Faibles? Z'êtes que des rabat-joies. Quelles sont les chances pour qu'à l'instinct, j'arrive à deux valises de 22 kilos 70? Faibles? Hum.

La vie en communauté, parfois, c'est  un peu comme le centre aéré.

Y'a des jours où j'ai envie d'insulter tous mes voisins par post-it interposé.
"Lave ta vaisselle, putain"
"Enlève tes cheveux de la douche, bordel" 
"La chasse, ça se tire"
"Arrête de chanter ou je te suicide"
"Vas y, on est pas chez mémé, c'est qui le connard qui a osé enlever mon linge de la machine?"

Et après, on s'étonne que je veuille péter des genoux. Je suis pas aidée aussi. Mes fringues, c'est limite du crime de lèse-majesté.

Bref, bientôt de vrais articles intéressants à base de Paris et d'Amandine avec des photos obtenues à nos risques zet périls. Exciting.

Visiter Paris à pied en suivant les panneaux indicateurs. Aventuriers de l'extrême du dimanche, suivez-moi.

Je suis partie du quartier latin où j'étais allée faire risette à mon jury de soutenance et en suivant une technique de sioux multi-millénaire nommée logique, je suis arrivée à la conclusion suivante. "La gare du Nord est au Nord, le soleil de midi est au Sud, donc je vais par là". L'avantage de cette technique infaillible, c'est que vous pouvez la reproduire à la maison, sans modération, c'est juste que ça vous sert à rien.

Me voilà gaiement partie donc et le hasard incarné en panneau a guidé mes pas jusqu'à deux basses

Notre-Dame de Paris, bravo. Haut lieu de l'imaginaire depuis Disney (j'aurais presque honte mais bon). Au cas où vous vous poseriez la question, non, on peut pas faire de l'escalade sur les gargouilles et non, on peut pas chanter à l'intérieur. Intérieur qui est d'ailleurs magnifique mais y'a eu des petits moments de tension appareil-photoïstique. Comment expliquer que c'est pas de bon goût de se faire photographier en prenant la pause V^__^V (j'ai viré symboliste) dans une cathédrale? Je pense avoir été achevée par le tu casa es mi casa, ça te gêne que je passe un coup de fil? Roh, c'est bon, si Dieu avait pas voulu qu'on téléphone dans les églises, il aurait fait en sorte que ça capte pas, hein. Plouf! *bruit d'un portable dans l'eau bénite*

Je suis repartie toujours vaguement au radar jusqu'à me faire aborder par un couple de touristes italiens qui cherchaient la conciergerie. Sachant que 50% des gens qu'on peut croiser à Paris ne sont pas Français, soit ils trouvaient que j'avais une tête de parisienne (pas certaine certaine que ce soit un compliment), soit ils étaient trop bêtes pour se rendre compte qu'il y avait de très fortes chances que je ne sois pas du tout parisienne. Je pencherais plutôt pour la deuxième option, sachant que la Conciergerie, je la cherchais pas mais je l'ai trouvée. Alors avec un smart phone qui vous représente comme un lapin bondissant, c'est sans excuses.

En continuant ma balade, je suis arrivée

A la maison au Louvres. La preuve par deux.

De là, je suis allée au jardin des Tuileries. Il commence à faire chaud, le jean, c'était surement pas l'idée du siècle.

L'héliocentrisme étant à l'oeuvre dans tous les subconscients, les gens s'attroupent autour des fontaines. Y'avait même du kéké qui prenait le soleil dans un transat, le t-shirt reboulé sur le torse. Je demande à voir le bronzage en fin de journée.

J'avais ensuite prévu de faire une super blague à propos du jeu de paume - et vous traitez de relou sans humour, mais j'ai pas de photo de ma main contre le mur. Mea culpa, c'est moi, la relou.

A ce moment-là, une partie de votre organisme commence à vous signaler qu'elle a mal. Oui, vos pieds, bien vu. Du coup, au lieu de continuer à marcher dans la mauvaise direction, je me suis juste laissée aller à un trip pseudo artistique.

Contré par une saloperie de pigeon qui a décidé de se faire photo-shooter sur ma statue. J'ai attendu, attendu, il s'est jamais envolu. J'avais bien une solution à base de jet de caillou mais bon. Y'avait des témoins. Qui sait si Brigitte Bardot était pas en planque. J'ai capitulé, pris ma photo, mit pigeon et en partant, quand je me retourne, il trône toujours narquoisement.

Je suis un peu les bords de Seine, capturant au passage quelques mignonnes scènes fluviales.

Oh, et j'ai aussi pris des bâtiments qu'ils ont l'air officiel mais que je sais pas ce que c'est. Des parisiens pour aider?

Et puis, j'ai trouvé un panneau 'gare du nord' et je l'ai suivi jusqu'à destination pour attendre une Dine qui pendant ce temps luttait dans l'adversité, mais ceci est une autre histoire...

Samedi - les naufrageuses

Un B&B qui donne sur la plage

Attention, la photo suivante risque de vous foutre la mort



Sachez que seuls des surfeurs en combi peuvent se baigner là-dedans

Dimanche - Lady Julia et Lady Oscar

Saint Ives



Le Mont Saint Michel

La suite de cette histoire est à base de marche sous la pluie, train à l'arrêt et restos bondés.

Lundi - l'Impératrice et la Reine

La solaire, dans le sac, c'est bien, sur la peau, c'est mieux.

Manquer oublier ses premières années et s'en souvenir 12 heures avant le début du cours. Imprimer un texte et le préparer à 9.56 pour un cours à 10.05.

Essayer de voir les trois dernières minutes d'un best-of Régis est un con quand on a cours dans sept minutes.

Chuis large, même.

Just dance dare

Une tenue de danse, c'est tellement ridicule hors contexte, témoin le regard médusé des visiteurs de Keble en voyant passer la troupe. Mais il y a un moment où on s'y fait, au maquillage de prostipute/ drag queen (Amandine: NON).
Je vous cache pas que j'ai été éliminée très rapidement (j'ai idée que danser à contre-temps juste devant le juge y a été pour beaucoup) mais mon college et Keble college avec qui on faisait équipe ont raflé pas mal de récompenses. C'était tellement sympa que je reviendrais bien l'année prochaine pour concourir en danses latines...

Expérience surréaliste d'une pièce de théâtre jouée dans un jardin méconnu d'un college, assis sur la pelouse, le soleil dans  les yeux.
L'improvisation, façon pizza et glace le soir au parc. On est même plus dans l'idée brillante, on est tellement au-delà de ça.

Et ce soleil, des pelouses qui m'appellent, l'odeur de la crème solaire, un début de bronzage... Bonheur.

How do I know?

Second exemplaire de mémoire
Cours
Réservation de vacances
Entraînement intensif

Try it!

Souvenez-vous...

Souvenez-vous de cette époque où la seule question existentielle était '2 B 3 or not to be?'*, où vous regardiez la quatre-vingt-troisième diffusion de Princesse Sissi*, où vous chantiez du Ricky Martin en yaourt*...
Souvenez-vous qu'un jour, vous avez cru savoir danser la valse parce que vous saviez que c'était une danse à trois temps.

Ce temps-là est révolu.

Où en suis-je de mes pérégrinations artistico-dansatoires?

Mercredi dernier, j'ai commencé à danser de la jive avec une autre fille et c'était très marrant.

Dimanche, j'ai appris qu'en fait, j'allais faire de la valse avec un gars qui n'était pas là.

Hier, j'ai rencontré mon partenaire, adorable australien, qui a participé à la compétition en quickstep l'année dernière. On s'en sort plutôt pas mal pour des gens qui ont dansé quatre de valse dont deux ensemble. On peut faire le tour de la salle, quoi. J'y crois à mort. Le prochain bal des débutantes, je mets le feu au parquet (facile, un briquet, du bois... je m'égare).

Sinon, la valse, c'est un peu tout comme si qu'ils avaient choisi la position la plus inconfortable et qu'ils en avaient fait une danse. Mais c'est beaucoup plus amusant qu'on croit, quand même bien stylé et gracieux. Et s'il faut avoir l'air hautain, moi, je suis pour. Tout est question d'attitude.

* et vous saviez même pas que Shakespeare existait, argh
* et vous saviez même pas qu'en vrai, elle était pas aussi niaise
* je SAIS que vous le faites toujours

Cette réflexion sociologique est le fruit de mes observations croisées sur le spécimen 'jeune' dans son environnement naturel et dans le milieu sauvage hostile qu'est le cours de français.

A force de croiser de la bimbo dénudée habillée d'un bout de tissu (prends un mouchoir et déplie-le; voilà la superficie moyenne du vêtement pour aller clubber) et du plagiste d'hiver, j'ai pensé un moment que les Anglais allaient faire évoluer l'espèce grâce à une mutation génétique incluant la résistance physique au froid et un affront terrible aux règles élémentaires de santé de la reine mère: "il fait froid, tu vas t'enrhumer" (yo maman, ça va la vie?). C'est en comparant avec mes élèves en état de sortie J+1 que je me suis rendue compte qu'il n'y a pas de miracles, ni d'évolution de l'espèce, ni de résistance aux microbes. Le quota minimum d'élèves malades est de 1/8 mais peut atteindre les 4/8, soit la moitié du groupe échantillonnaire, voire plus en cas de grosse nouba.

Le rythme de vie du jeune est légèrement décalé par rapport au cycle astral et à la rotation solaire et n'est pas sans rappeler que l'homme et la chauve-souris ont pour ancêtre commun une cellule flottant dans de l'eau pas très hygiénique, tout cela me plonge dans la perplexité. La journée du jeune commence aux alentours de dix heures (méridien de Greenwich) à cause d'un prof matinal passible de peine de mort pour mauvais traitements, ce qui l'oblige à se lever aux aurores aux alentours de 9.45 pour se rendre jusqu'à la salle de classe, un parcours ô combien dangereux d'environ deux minutes dont trois escaliers.

Le jeune montre également des signes d'inadaptation aux situations problématiques de la vie quotidienne. Par exemple, le cas d'un jeune de sexe féminin ne soupçonnant pas la capacité d'observation de quelqu'un qui n'a pourtant jamais trouvé la solution à une intrigue policière de sa vie (on va dire que penser que le plus gentil est en fait le méchant pour des raisons de rebondissements narratifs ne compte pas) a déjà été observé. Arrivée en retard et faisant profil bas, elle ne s'est pas rendue compte que ses petits yeux cernés, le tampon mal effacé de la boîte de nuit sur sa main et la légère odeur de cigarette mentholée qui l'accompagnait, dénonçait clairement de la glande et sapait directement toute velléité de compassion chez le professeur (qui a été jeune, certes, mais qui a toujours eu un peu plus de jugeotte).

Il est très intéressant d'étudier les systèmes de communication entre deux spécimens 'jeunes'. Une observation minutieuse montre que le jeune a tendance à communiquer à voix basse et en se penchant vers son interlocuteur, ce qui dénote une volonté de proximité pour faciliter l'échange - contrée cependant par des difficultés auditives qui semblent menacer l'entreprise de communication et vouent à l'échec l'idée même de discrétion et d'efficacité.
Par ailleurs, la communication non-verbale laisse également à désirer. Un autre individu de sexe féminin ayant remarqué les difficultés de la communication verbale a franchi un pas important en recourant à la communication écrite, essayant ensuite d'attirer l'attention du destinataire par des coups d'oeil et des mouvements de tête répétés - qui sont hélas passés inaperçus dudit destinataire pendant plusieurs minutes mais n'ont pas échappé à l'oeil de faucon du prof. Oui, confiteor, moi aussi, j'ai fait ça en cours. La seule différence, c'est que moi, j'ai fait ça avec talent.

Ouais, mes élèves, c'est pas les rois de la fraude...